RECONSTRUIRE APRES L’URGENCE A SANTA TECLA, EL SALVADOR
TRAVAIL PERSONNEL DE FIN D’ETUDES
Ecole d'Architecture de Saint-Etienne | 2002
Projet réalisé en binôme avec Laure Torland.
Jury : J.M. Dutreuil, M.C. Mitout, J.N. Blanc, G. Boichot, P. Doat, F. Rambert
Deux tremblements de terre ont touché le Salvador, petit pays d’Amérique Centrale, en janvier et février 2001. Nous étions sur place à ce moment-là dans la ville de Santa Tecla, proche banlieue de San Salvador, la capitale du pays.
Pendant un mois, en cotoyant l’urgence due à la catastrophe, nous avons pris conscience de l’importance des camps de réfugiés, de leur rapidité d’installation et de leur capacité à recréer une vie communautaire. Cependant, ces campements sont normalement provisoires, ensuite il faut envisager la reconstruction...
Mais comment se rendre réellement utiles? Comment réagir une fois l’urgence passée? Comment reconstruire rapidement, de manière cohérente, en intégrant les coutumes locales, les données géo-climatiques et le contexte économique et social du pays, ainsi que nos préoccupations urbaines et architecturales?
Tout en poursuivant la réflexion sur l’intime et le dehors, il s’agissait d’imaginer une typologie d’habitat modulable et évolutif mais durable, adaptable à plusieurs sites, et de penser leur relation à la rue, aux vides, ainsi qu’aux rapports entre ces vides.
Nous avons d’abord analysé l’architecture traditionnelle riche en épaisseur et ayant le souci du matériau, puis nous avons observé les constructions élémentaires, capables de se transformer et d’intégrer des choses nouvelles. Ainsi, nous avons choisi de privilégier l’habitat en terre et plus particulièrement l’adobe, technique ancestrale en Amérique Latine. Les proportions des modules de logements sont basées sur les dimensions du bloc d’adobe. De mise en oeuvre rapide, économique et parasismique, cette technique est envisageable en auto-construction.
Enfin, ce projet constitue un échange de savoir-faire et de cultures. C’est une réponse à la reconstruction, visant à donner des pistes de réflexion à la population locale, qu’elle n’a ni les moyens ni le temps d’élaborer dans l’urgence. C’est aussi une interprétation de l’habitat centro-américain en milieu urbain dans les creux et les plis de la ville dévastée.